Instrumentation de terrain

Plusieurs types d’instruments sont déployés sur la glacier d’Argentière, notamment dans le cadre du projet SAUSSURE :


Stations météo automatiques (AWS)

Une station météorologique automatique installée directement sur le glacier, complétée par un réseau de balises d’ablation (et de sondes), permettra d’évaluer la quantité d’eau disponible à la surface du glacier, à proximité de la zone étudiée, à une haute résolution temporelle (heure) pendant les deux campagnes de 6 mois. Cela sera fait en utilisant un modèle de bilan énergétique basé sur ces données. Le bilan massique de surface (accumulation et ablation) sur toute la surface du glacier à une échelle journalière sera déduit en utilisant une combinaison d’un modèle amélioré de degrés-jours et de mesures de piquets. Delphine Six est responsable de l’AWS.


Cavitomètre

Le cavitomètre est un outil unique qui permet de mesurer directement la vitesse de glissement à la base du glacier. Il est simplement composé d’une roue de vélo attachée à un bras articulé de 1,30 m de long qui est fixé à la roche et placé dans une cavité naturelle, exempte d’eau, qui s’ouvre derrière une bosse du substratum rocheux. Les vitesses de glissement sont mesurées à l’échelle horaire depuis 2017 dans ce laboratoire sous-glaciaire grâce à un nouveau potentiomètre et un nouvel enregistreur numérique. Les vitesses de glissement quotidiennes ont été mesurées presque continuellement depuis 1997. Luc Moreau est responsable de cette mesure.


Forages à eau chaude

Au cours du projet, un certain nombre de trous seront forés à une profondeur d’environ 150 à 240 m, de la surface du glacier jusqu’à la base du glacier, en utilisant une machine de forage à eau chaude disponible à l’IGE. Luc Piard est responsable de cet instrument. Les foreuses à eau chaude ont été utilisées avec succès pour forer 5 trous jusqu’au substrat rocheux lors de la campagne de terrain de septembre 2019.


Inclinomètres

Un inclinomètre est un instrument qui mesure son inclinaison par rapport à la gravité. Dans chaque trou de forage, nous déploierons une chaîne d’inclinomètres afin de reconstituer la déformation de la glace depuis sa base jusqu’à la surface. Cela permettra d’estimer quelle partie de la vitesse de surface observée est due à la déformation de la glace, et donc d’estimer le glissement de la base à l’endroit du trou de forage. Luc Piard est en charge de cet instrument.


Drone

La topographie 3D du glacier (DEM, pour Digital Elevation Model) peut être reconstituée par photographie aérienne, à l’aide d’un véhicule aérien sans pilote (UAV). Nous utiliserons régulièrement un drone E-Bee, de la société Sensefly, pour surveiller la variation de la topographie de la surface du glacier. Combiné avec des cibles précisément référencées (mesures DGPS), le modèle de surface obtenu peut atteindre une précision de quelques centimètres. Deux opérateurs sont nécessaires pour réaliser chaque vol. Bruno Jourdain, de l’IGE, est chargé de cette tâche.