CASSANDRE

CAniculeS, SANté et Densité de REseaux météorologiques sur le territoire grenoblois

Le projet de recherche action CASSANDRE vise à caractériser les extrêmes de chaleur (îlot de chaleur urbain, vagues de chaleur, canicules) aux échelles spatio-temporelles fines, et leurs impacts sanitaires associés, en particulier sur les populations vulnérables et/ou sensibles, à l’échelle du territoire grenoblois, en partenariat direct pour répondre aux besoins d’adaptation des collectivités de Grenoble et d’Echirolles.

Ce projet interdisciplinaire s’appuie sur des chercheurs provenant de plusieurs unités de recherche du site universitaire grenoblois, spécialisées en sciences du climat (IGE), en épidémiologie (IAB), en sciences de la donnée (TIMC, LIG) et en géogouvernance (ESPACE). CASSANDRE est organisé en 3 tâches principales, toutes interreliées (Figure 1).

Figure 1. Diagramme de synthèse présentant les principales articulations organisationnelles et analytiques des tâches du projet CASSANDRE

Le premier objectif consiste à améliorer l’état des connaissances météo-climatiques sur ces extrêmes de chaleur (fréquence, occurrence, intensité, extensions spatiales et temporelles, variabilité jour-nuit). Il s’agit notamment de caractériser les îlots de chaleur urbain (ICU) et micro-îlots de chaleur urbain (MICU) en tenant compte de l’intensification des canicules et des vagues de chaleur, aujourd’hui mais aussi pour la période future. La prise en compte des occurrences des extrêmes thermiques selon les types de temps sera également analysée. Les formes et occupations du sol seront intégrées à la chaîne d’expertise, en s’appuyant sur la typologie urbaine dite des LCZ (Local Climate Zone) mais en la raffinant et avec un usage plus adapté que les typologies automatisées disponibles. Ce cas d’étude situé en marge des Alpes cherchera à être un démonstrateur pour les contextes urbains à topographie complexe et contrastée. Les analyses climatologiques et spatiales selon une approche multi-scalaire s’appuient sur un nouveau réseau de capteurs météorologiques intra-urbains déployé dès 2019 par les deux collectivités, auxquelles s’ajoutent toutes les données climatiques disponibles provenant d’autres sources complémentaires plus habituelles.

En s’appuyant sur ces résultats, le second objectif, à l’interface de l’épidémiologie environnementale et sociale, consiste à déterminer localement l’usage, la qualité et la représentativité des nombreux indicateurs bioclimatiques et sanitaires disponibles. Une attention particulière portera sur l’impact des extrêmes de chaleur sur la santé des personnes vulnérables ciblées par les deux collectivités, notamment la petite enfance ; les analyses bénéficieront d’une base de données originale en néo-natalité, développée localement.
Le troisième objectif, porté par les collectivités, consiste d’une part, à compléter l’interprétation de la chaîne d’alerte canicule, pour en avoir une lecture infra-communale tenant compte des contrastes socio-démographiques et, d’autre part, à apporter des éléments d’aide à la décision, de formation et de communication pour définir des actions de protection des populations (publics sensibles, agents et usagers des collectivités, habitants), dans une perspective d’adaptation, de services climatiques et de diagnostics sanitaires.

Programme de recherche « PACT2e : Planifier et Aménager, face au Changement climatique, la Transition des Territoires » de l’ADEME d’une durée de 40 mois (1er novembre 2021 – février 2025). Mots-clés : Aire grenobloise, expérimentations urbaines, vague de chaleur, canicule, îlot de chaleur urbain (ICU), îlot de fraîcheur, Local Climate Zone (LCZ), épidémiologie environnementale et sociale, personnes vulnérables, cartographie sanitaire, adaptations et planifications urbaines, médiation scientifique.
Coordinateur : Sandra ROME (Institut des Géosciences de l’Environnement - IGE, UMR 5001, UGA-CNRS-IRD-GINP)
Autres organismes partenaires (noms et organismes) : Ville de Grenoble ; Ville d’Echirolles ; laboratoire IAB (Institute for Advanced Biosciences, INSERM-UGA) ; laboratoire TIMC (Translational Innovation in Medicine and Complexity, CNRS-UGA-Vetagro Sup-GINP) ; LIG (Laboratoire d’Informatique de Grenoble, CNRS-UGA-INRIA-GINP) ; laboratoire ESPACE (Étude des Structures et des Processus d’Adaptation et des Changements de l’Espace, CNRS-Aix-Marseille Université, Avignon Université et l’Université Côte d’Azur).