Une pollution au cadmium plus importante que prévu en Europe de l’Ouest

Une étude internationale [1] (impliquant l’IGE / OSUG) associant des mesures dans la glace du mont Blanc et une simulation numérique des dépôts atmosphériques sur les Alpes (modèle FLEXPART) a permis d’évaluer la qualité de l’estimation des émissions anthropiques de Pb et Cd et de leur évolution en Europe.
Pour le Pb, majoritairement émis par l’essence, l’impact a été maximal vers 1975, avant une forte diminution due à la disparition de cet additif, tendance bien enregistrée par la glace alpine. En revanche, la diminution du Cd en réponse à l’installation de filtres à particules et de systèmes de désulfurisation a été largement surestimée, comme le montre la glace, qui ne détecte pas de diminution de ce composé avant 1980.
Ainsi, la glace du mont Blanc révèle-t-elle une pollution au cadmium (Cd) beaucoup plus persistante en Europe de l’Ouest que ce que prévoient les scénarios d’évolution des émissions anthropiques. Outre le fait que ces deux pollutions se sont cumulées dans les années 70, avec des effets exacerbés sur la santé (encéphalopathie aiguë, problèmes pulmonaires et rénaux), cette persistance de la pollution au Cd est importante en matière d’impact sur les écosystèmes, selon la durée d’exposition.

Référence
Cadmium pollution from zinc-smelters up to four-fold higher than expected in western Europe in the 1980s as revealed by alpine ice Legrand, M., McConnell, J. R., Lestel, L., Preunkert, S., Arienzo, M., Chellman, N. J., Stohl, A., and Eckhardt, S., Geophysical Research Letters DOI : https://doi.org/10.1029/2020GL087537
Contact scientifique local
- Susanne Preunkert | IGE / OSUG
Article initialement publié par l’INSU.
Mis à jour le 26 mai 2020
[1] Les laboratoires et instituts participants à cette étude coordonnée par l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE/OSUG, CNRS / IRD / UGA / Grenoble INP), avec le soutien de projets européens (ALPCLIM et CARBOSOL), de l’INSU-CNRS et de l’ADEME (programme ESCCARGO), sont les suivants : le Desert research institut (USA), le laboratoire Milieux environnementaux, transferts et interactions dans les hydrosystèmes et les sols (METIS/IPSL, CNRS / Sorbonne Université / EPHE) et le Department of atmospheric and climate research (NILU) (Norway).