Prix Henri Milon : Un lauréat et les félicitations à l’IGE !

Le prix Henri Milon, qui récompense les travaux de recherche exceptionnels dans le domaine de l’hydrologie et de l’adaptation aux changements climatiques, a été décerné cette année à Guillaume CHAGNAUD. La thèse de Antoine BLANC a elle aussi été saluée par le jury compte tenu des qualités de son travail. Tous deux ont effectué leur doctorat à l’IGE.

Guillaume CHAGNAUD et son étude sur l’évolution du régime pluviométrique au Sahel Ouest-Africain

Guillaume CHAGNAUD, a été récompensé pour sa thèse intitulée « Évolutions du régime pluviométrique au Sahel Ouest-Africain : détection, éléments d’attribution et projections ». Le réchauffement global a des conséquences sur le cycle hydrologique et en particulier sur les régimes de précipitations aux échelles régionales avec, parmi les phénomènes attendus et déjà observés, un renforcement des pluies extrêmes et une augmentation de la durée des séquences sèches.

Les impacts de telles modifications sont particulièrement prégnants dans les régions peuplées semi-arides de la planète comme le Sahel Ouest-Africain, où un manque de planification urbaine d’une part, et une agriculture majoritairement pluviale d’autre part, exacerbent les aléas hydro-climatiques (crues, sécheresses).

Dans ce contexte, cette thèse s’attache à documenter et améliorer notre compréhension des évolutions passées du régime pluviométrique sahélien et d’en explorer les potentielles évolutions futures, dans une approche balayant le spectre détection-attribution-projection qui constitue l’originalité de ces travaux.

Des développements méthodologiques en statistique des valeurs extrêmes, combinés à l’exploitation d’observations in-situ à fine-échelle (journalières à infra-horaires) et de modèles de climat globaux de dernière génération (CMIP6), ont permis de montrer :

  • qu’une augmentation de l’intensité des pluies extrêmes, de l’ordre de 5 %/décennie depuis le début des années 80, est à l’œuvre ;
  • que cette tendance est essentiellement de nature anthropique, avec un rôle combiné des aérosols et des gaz à effet de serre ;
  • que dans la mesure où le forçage du climat global par les émissions de gaz à effet de serre se poursuit, la plupart des infrastructures hydrauliques et hydrologiques devraient être largement sous-dimensionnées dans une trentaine d’années.

Ces avancées plaident en faveur d’une prise en considération dès à présent de la non-stationnarité du régime pluviométrique au Sahel (en plus d’autres facteurs influençant l’hydrologie de la région), afin d’établir des trajectoires d’adaptation des pratiques, notamment celles visant à la protection face au risque d’inondation. Les éléments quantitatifs et à visée opérationnelle établis durant cette thèse constituent un appui essentiel à cette démarche.

Antoine BLANC et son étude sur précipitations extrêmes dans les Alpes du Nord françaises

Antoine BLANC a été salué pour sa thèse intitulée « Grenoble Alpes Métropole et son adaptation au changement climatique - Caractérisation et évolution des scénarios atmosphériques à l’origine de précipitations extrêmes dans les Alpes du Nord françaises ». Son travail de thèse s’inscrit dans le projet Climat-Métro, fruit d’une collaboration entre la Métropole de Grenoble et l’Université Grenoble Alpes.

Antoine s’est intéressé aux précipitations extrêmes dans les Alpes du Nord françaises dans le contexte actuel de changement climatique. Une caractérisation des scénarios atmosphériques à l’origine de précipitations extrêmes a été mise en place, et a permis de mieux cibler les situations météorologiques "critiques" au sens des précipitations extrêmes sur les bassins versants de l’Isère et du Drac à Grenoble. Cette approche par précurseurs météorologiques à grande échelle apporte des éléments essentiels pour étudier les tendances de précipitations extrêmes en zone de montagne, en complément des modèles haute-résolution à base physique. Les tendances passées et futures de ces précurseurs - et ainsi des événements extrêmes - sont essentielles pour évaluer les risques associés aux événements météorologiques extrêmes et développer des stratégies d’adaptation efficaces.

Félicitations aux deux chercheurs pour leurs contributions remarquables !