Les drones de l’IGE en Antarctique

Crédits : Vincent Favier

Le drone polaire de l’IGE a volé ce mois de janvier en Antarctique : sur le glacier de l’Astrolabe et dans le secteur de Cap-Prud’Homme. Ce sont les premiers vols automatiques dans cette région du monde, une dizaine de vols entre 30 et 45 minutes. En plus des fortes contraintes climatiques la proximité du pôle magnétique ( 350 km en 2020) implique une très faible composante horizontale du champ et une forte instabilité du cap magnétique, rendant inutilisable l’utilisation de ce cap pour la navigation automatique. Ces contraintes ont nécessité le développement technique d’une solution basée sur un cap GPS donné par 2 antennes GPS embarquées sur le drone à la place du cap magnétique habituellement utilisé. Ce drone, aussi adapté pour les basses températures, a été développé à travers une collaboration initiée en 2014 entre l’IGE (alors LGGE) et la société Infotron pour la modification de leur drone IT180-60, puis menée à son terme avec une livraison en octobre 2020 par ECA Robotics (acquéreur de la société Infotron). Nos partenaires de la société ECA Robotics ont soutenu ce projet tout au long de la mise au point du prototype, à travers de nombreux rebondissements et jusqu’aux premiers vols réalisés cet hiver en Antarctique.

Ces vols permettront la reconstruction de la topographie à fine échelle du glacier de l’Astrolabe par l’analyse photogrammétrique d’images dans le visible, et des mesures de la température de surface de la neige par l’analyse d’orthomosaiques d’images thermiques.

L’IT180-60 permet de voler jusqu’à 45 minutes en embarquant entre 4 et 5 kg de charge utile. Malgré une mise en œuvre complexe, ces capacités d’emport importantes et un cap sans référence magnétique en fond un très bon porteur pour de nombreuses expériences scientifiques en régions polaires.

Ces vols illustrent les activités du chantier transversal drones de l’institut créé en 2019 et regroupant les équipes C2H, Cryodyn, Chianti, Hydrimz, ICE3 et les services techniques de l’IGE ainsi que l’équipe ETNA d’INRAE.

En dehors de ces vols complexes, de nombreuses études sont réalisées au sein du chantier drone tout au long de l’année dans les Alpes sur différentes zones d’étude et pour des applications variées que vous pouvez retrouver sur le site web du chantier.

 

Actuellement 6 drones sont mutualisés au sein du chantier et 7 télépilotes répartis dans les différentes équipes peuvent être mobilisés pour la réalisation de projets scientifiques. Grâce à la DIRSU du CNRS en charge du respect de la réglementation pour l’usage des drones dans les laboratoires du CNRS, ces drones et les télépilotes peuvent voler dans un cadre professionnel et dans le respect de la législation en France et à l’étranger.

Crédits : Lucien Goulet
Crédits : Lucien Goulet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si voir et analyser vos zones d’études depuis le ciel vous tente, n’hésitez pas à contacter le chantier drone de l’IGE pour monter et réaliser de nouveaux projets de recherche utilisant des drones.

Un grand merci à toute l’équipe de l’IGE et de l’IPEV présente à Prud’Homme cet hiver, et aux analyses à distance d’A. Beauchet d’ECA Robotics.

L. Arnaud et E. Le Meur pour le chantier drone.