Lancement d’une nouvelle expérimentation sur le suivi du mercure atmosphérique à LAMTO en Côte d’Ivoire

Le mercure est un composé hautement toxique auquel sont exposés des millions de personnes dans le monde à travers la consommation de poissons dans lesquels le mercure peut se bioaccumuler.

Il est d’abord émis par des activités humaines – industries, combustions et orpaillage – qui vont relâcher le mercure dans l’atmosphère. Il sera ensuite dispersé via l’atmosphère et se déposera vers les écosystèmes où il pourra s’accumuler (dans les chaines alimentaires marines).

En 2017, les pays du monde entier ont ratifié la Convention Internationale de Minamata qui a pour objectif de réduire les émissions de mercure et l’exposition des populations et écosystèmes à ce composé. Pour évaluer l’efficacité des mesures en cours et à venir, il faut se doter d’outils de surveillance de l’environnement dont GOS4M fait partie. Cette initiative internationale sous l’égide de GEO intervient en support à cette convention et fait le lien avec les différents réseaux mondiaux d’observation.

Grâce à un partenariat entre la Station Géophysique de LAMTO (Côte d’Ivoire), l’Institut des Géosciences de l’Environnement (CNRS, Univ Grenoble Alpes, IRD, INRAE, Grenoble INP) et Istituto sull’Inquinamento Atmosferico del CNR en Italie, des nouveaux capteurs passifs pour le mercure ont été déployés le 1er avril 2023 dans la réserve écologique de LAMTO située à 150 km environ au nord-ouest d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Créée en 1962, la Station Géophysique de LAMTO est équipée de nombreux instruments permettant de mesurer des variables hydrométéorologiques ainsi que des gaz atmosphériques (CH4, CO2, H2O, NO2, SO2, HNO3, NH3, O3).

Pour les mesures de mercure, ce sont donc 3 capteurs installés qui vont permettre, à une fréquence trimestrielle, de surveiller les concentrations en mercure atmosphérique. Les merPAS utilisent une barrière diffusive Radiello et un sorbant de charbon actif imprégnés de soufre. Une fois collectés, ces capteurs seront envoyés en France et Italie afin de quantifier les concentrations en mercure sur une période de 3 mois. Ces mesures – rarissimes au niveau de l’équateur et en Afrique de l’Ouest- seront une réelle opportunité pour répondre aux enjeux de surveillance à long terme des niveaux en mercure et développer des recherches sur la composition atmosphérique en mercure en Afrique de l’Ouest.

Contacts :

Côte d’Ivoire : Y. Fidèle, K. Benjamin, D. Adama
France : A. Dommergue, Y. Bertrand