Étude de la crue exceptionnelle du fleuve Congo en janvier 2024

L’IGE et le centre INRAE Lyon-Grenoble Auvergne-Rhône-Alpes ont réalisé une mission à Brazzaville du 5 au 16 janvier 2024, dans le cadre du projet d’appui à la modernisation de l’enseignement supérieur au Congo (AMES) intitulé « Contribution à la modélisation du transport sédimentaire dans le fleuve Congo », en collaboration avec l’université Marien Ngouabi.

À gauche : Mesure de débit avec l’ADCP RioGrande (crédit photo : INRAe)
À droite : Pinasse utilisée pour les mesures de débit (crédit photo : INRAe)

 

Durant cette mission, des sessions de formation ont été dispensées ainsi que des campagnes de mesures sur le bras droit du fleuve Congo au Pool Stanley : mesures de débit, mesures de matières en suspension et évaluation du charriage.

Carte du bassin du Congo (crédit : CICOS)

 

La mission a été concomitante avec le pic d’une crue exceptionnelle du fleuve Congo, évaluée comme un événement revenant en moyenne une fois tous les cent ans, avec une hauteur de 547 cm atteinte à l’échelle limnimétrique de Brazzaville. C’est la deuxième hauteur la plus importante jamais enregistrée depuis le début des relevés en 1902. Le matériel de jaugeage apporté par IGE et INRAe (un profileur acoustique Doppler ADCP SonTek M9) a put être utilisé en plus de l’ADCP du Service Commun d’Entretien des Voies Navigables (un TRDI RioGrande). C’est le plus fort débit jamais jaugé par ADCP sur le fleuve Congo. Les deux appareils ont donné des résultats très proches, et la valeur de débit retenue à l’issue du jaugeage est de 75 000 m3/s (le débit moyen interannuel étant de 42 000 m3/s environ), sur un transect entre Brazzaville et Kinshasa de 3,5 km de long, et des profondeurs de rivière de l’ordre de 10 à 25 m.
La crue et les fortes précipitations ont provoqué des dégâts importants dans le bassin versant d’environ 4 millions de km2, avec au moins 300 morts et de nombreuses infrastructures détruites.

Section en travers de mesure montrant la bathymétrie et le champ de vitesse mesurés (crédit : IGE)

Contact scientifique :
Alexandre Hauet