Ecole d’été « Autour du 2°C »

L’édition 2021 de l’école thématique « Autour du 2°C » s’est tenue du 19 au 24 Septembre dernier à Autrans.

Cette école, soutenue par le CNRS, l’INRAE et l’IRD et co-organisée par un chercheur de l’IGE, permet à plusieurs communautés disciplinaires en sciences humaines et sociales (anthropologues, sociologues, géographes, linguistes, économistes, juristes) et en géosciences et sciences de l’environnement (climatologues, écologues, agronomes, hydrologues, océanographes) de se rencontrer, d’échanger et d’amorcer des projets de collaboration. Le thème pour cette troisième édition était « Le nexus Eau – Sols – Energie – Alimentation », qui se trouve au cœur des politiques à mener et des stratégies à mettre en œuvre, aussi bien pour atténuer le réchauffement climatique, que pour en limiter les impacts ou définir des trajectoires d’adaptation.

L’objectif de neutralité carbone qui sous-tend l’Accord de Paris ne pourra être atteint qu’en réduisant drastiquement les émissions de GES et en améliorant les capacités de séquestration du carbone dans la végétation et dans le sol. Or, ces action pour accroitre la séquestration accentueront les concurrences avec les autres usages des sols, production alimentaire et production d’énergie notamment. Les tensions qui en résulteront vont interférer avec les enjeux de la transition agroécologiques en cours. Ce même type de conflit se retrouve aussi dans le domaine des ressources en eau, dont la gestion doit arbitrer entre des usages multiples : eau potable, usage agricole, production d’électricité décarbonée. Ces tensions d’usage générées tant par une atténuation impérative que par une adaptation nécessaire ont été traitées dans des conférences plénières et dans un travail de groupe transdisciplinaire associant
économistes, sociologues, agronomes, juristes, physiciens de l’environnement.

Le temps important dévolu à ce travail en petits groupes permet aux participants de découvrir les difficultés inhérentes au découpage disciplinaire de nos métiers et de trouver, par l’expérimentation concrète, des moyens de lever ces freins à l’émergence d’une science de la durabilité.
Parallèlement, une ouverture et une prise de recul sur nos métiers et leur implication sociétale a été proposée avec, d’une part, l’entrée via l’impact de nos pratiques de recherche sur la société (eg. empreinte carbone de la recherche) et, d’autre part, une réflexion sur l’éthique de l’engagement public du chercheur.

Le format d’une semaine, en dehors des labos, permet de laisser infuser la rencontre et la lecture de toutes ces disciplines et s’avère fondamental au succès de l’école


Auteur : Thierry Lebel – 06/10/2021