Disparition de Michel Vauclin

Michel Vauclin, ancien DRCE CNRS et émérite, est décédé dans la nuit du 23 au 24 février. Michel aura, pendant 50 années, développé, porté et encadré des recherches prolifiques sur les écoulements et le cycle continental de l’eau mais aussi construit une communauté et le laboratoire qui a permis de contruire l’IGE.

Originaire de Paris, Michel Vauclin est sorti en 1969 de l’Ecole Nationale d’Hydraulique de Grenoble. Au sein du groupe Hydrologie de l’Institut de Mécanique de Grenoble (CNRS, INPG, USMG), il a été l’un des premiers doctorants, avec Jean-Louis Thony, de Georges Vachaud alors responsable de l’équipe Hydrologie Souterraine. Il a soutenu sa thèse en 1971 et a tout de suite été recruté au CNRS (il est devenu DRCE), et est parti en post doc à Davis (USA) travailler avec l’équipe de science du sol de l’Univ. of California, partenaire de l’équipe d’Hydrologie.

Michel s’est immédiatement distingué par ses travaux sur la variabilité spatiale, puis, avec Randel Haverkamp, sur la résolution numérique des transferts en zone non saturée et le couplage Zone Non Saturée - Nappe, tout en prenant une part très active sur le volet expérimental, tant en laboratoire que sur le terrain, en lien avec les transferts d’eau et de solutés en ZNS, avec des approches particulièrement pionnières en France.

Outre la mise en place et la direction du laboratoire LTHE au début des années 1990, il s’est fortement engagé au niveau international, notamment dans le cadre de missions de formation en Afrique (Programmes FAO/IAEA) et en Amérique du Sud, et dans la venue de très nombreux chercheurs étrangers éminents (D. Smiles, D. Elrick, B. Clothier, etc..).
Il a d’ailleurs fortement œuvré pour que l’IRD devienne tutelle du LTHE dans les années 1990, avec le succès et le développement qu’on connait tous aujourd’hui.

Sur le plan national son engagement à l’INSU, en tant que Chargé de Mission OA, puis ST l’a amené à prendre en charge le Programme National "Eau" (devenu PNRH), puis à devenir une cheville ouvrière dans une collaboration très fructueuse avec l’INRA, l’IRD, le Cemagref.
A l’occasion de sa retraite, il continuait d’être scientifiquement très actif avec l’ANDRA et l’ANR.
Parmi ses nombreuses distinctions, on peut citer notamment la Médaille de Bronze du CNRS et la médaille de Chevalier de la Légion d’Honneur, sans oublier le Prix Scientifique Philip Morris 2000 en Environnement qui lui a été attribué ainsi qu’à l’ensemble de son laboratoire, pour leur approche interdisciplinaire du cycle continental de l’eau.

Sur un plan plus personnel, on peut dire que Michel a beaucoup compté pour l’ensemble des membres de l’ex-LTHE et sans doute bien au delà, et en particulier pour les innombrables thésards et postdocs qu’il a aidés (en plus de ceux qu’il a encadrés officiellement) dont certains sont aujourd’hui chercheurs à l’IGE et qui ne l’oublieront jamais. Au-delà du chercheur, Michel était un homme d’une grande culture scientifique et générale avec un avis souvent éclairé sur de très nombreux sujets et domaines.