SITE EXPERIMENTAL AVALANCHE DE TACONNAZ

La pression d’impact d’une avalanche dans sa zone d’arrêt est un paramètre déterminant du dimensionnement des structures et du zonage réglementaire. La connaissance dans ce domaine reste encore incomplète.

Objectifs scientifiques

Les sites expérimentaux permettent d’acquérir une base de données expérimentale et une meilleure connaissance des processus physiques. Les approches théoriques, numériques et physiques développées en parallèle peuvent être ainsi validées.

C’est pourquoi dans le cadre du projet INTERREG ALCOTRA Dynaval, les partenaires italien et français ont choisi d’équiper des ouvrages paravalanches de tailles diverses (Punta Sehoore en Vallée d’Aoste/Italie et Taconnaz en Haute-Savoie/France) et de compléter l’instrumentation du site expérimental de déclenchement d’avalanche du Lautaret (France). Ces trois sites sont complémentaires par leur taille et couvrent ainsi plusieurs ordres de grandeur que ce soit en termes de vitesse, de pression et de volume de neige mobilisée. Ils permettent d’acquérir un grand nombre de données sur une période courte en assurant une bonne représentativité de l’ensemble des couloirs alpins.

Dispositif expérimental
Dans ce contexte, le couloir de Taconnaz est le plus grand couloir instrumenté. Il s’agit en effet d’un couloir hors norme recouvert du glacier du même nom et situé dans la vallée de Chamonix (Naaim et al., 2010). D’une longueur supérieure à 7500 m pour une pente moyenne de 46 %, sa largeur varie entre 300 et 400 m et le volume centennal mobilisé est de 1,6 millions de mètres cube. Pouvant être déclenché par des chutes de séracs, le couloir dispose de différentes zones de départ potentielles, dont la plus haute se situe à 4000 m, avec une zone d’arrêt aux alentours de 1100 m. Couloir à enjeu, le couloir de Taconnaz a été équipé en 1991 d’un dispositif de protection passive incluant des dents déflectrices en béton armé, des tas freineurs et des digues frontales et latérales. Ce dispositif, suite à un débordement en 1999, a été redimensionné pour un événement centennal avec des travaux actuellement en cours. Dans le cadre du projet Dynaval et avec un cofinancement du Conseil Général du département de la Haute-Savoie, trois tas freineurs de 7 m de haut situés en entrée du dispositif ont chacun été équipés de 2 capteurs de pression (jusqu’à 100 t/m2) et 2 capteurs de vitesse (jusqu’à 60 m/s) fin 2009 (photo 1). Chaque tas freineur dispose d’une centrale d’acquisition enterrée dans une chambre d’acquisition située à son pied. Les trois centrales sont interconnectées par un réseau Ethernet également accessible d’un point situé à 300 m à l’extérieur du couloir et permettant un accès sécurisé aux données pendant l’hiver. L’enregistrement est déclenché par l’impact de l’avalanche sur les tas freineurs (le déclenchement est naturel), une mémoire circulaire permettant d’acquérir les données pré et post événement. Le système d’acquisition mis au point conjointement avec la société Saphir a fait l’objet d’un premier prix catégorie « Système embarqué » aux NiDays 2010. Le système opérationnel depuis 2010 a permis d’acquérir des mesures sur trois événements qui sont venus impacter le dispositif de manière significative (29 décembre 2010, 12 avril 2013 et 8 mars 2017) (Bellot et al., 2013, 2012, Naaim et al., 2015).

Programmes récents ou en cours

Ce dispositif de mesure a été mis en place dans le cadre des projets européens de recherche INTERREG ALCOTRA DYNAVAL (soutenu également par l’ANR, le CG74, et le Ministère de l’Écologie) et INTERREG ALCOTRA MAP3 (soutenu également par l’ANR et le CG74).

Collaborations

  • Université de Turin
  • Polytecnico de Turin

Contacts

Hervé Bellot, Florence Naaim