Voyage avec le LTHE dans les Cévennes… Rétrospective des évènements cévenols de 1958 et 1988, et leurs impacts sur l’hydrologie à Grenoble…

Séminaire de Charles OBLED, jeudi 4 octobre 2018 à 13h30, salle 105, OSUG-B

Résumé :
Ce séminaire visera d’abord à entretenir la mémoire de grands événements de crues dont c’est une date anniversaire (comme l’an dernier pour Vaison la Romaine.), mais aussi à retracer notre implication durable dans cette région sur les thématiques crues et pluies intenses.
Après une longue période sans évènement notable, fin Septembre 1958, toutes les rivières cévenoles, notamment les Gardons mais aussi le Vidourle provoquèrent un désastre national (détruisant une dizaine de ponts et faisant une quarantaine de victimes). Cela conduira à un ambitieux programme de barrages écrêteurs, ainsi qu’à la mise en place par la DDE30, d’un système d’alerte radio-télétransmis. Dans les années 1970, ce système évoluera, grâce à l’Agence de Bassin RMC, vers un système de prévision de crue, qui associera à son développement le groupe Hydrologie de l’Institut de Mécanique de Grenoble (ancêtre du LTHE et aujourd’hui de l’IGE). Nous trouverons ainsi, dans les Cévennes, et grâce au soutien continu de la DDE30, un terrain de recherche privilégié, par exemple pour cartographier les pluies, analyser les extrêmes, et développer la modélisation pluie-débit. On y mènera aussi nos premières expérimentations Radar, notamment la campagne Cévennes 1986-88, avec l’IOPG de Clermont et son radar ANATOL.
Celle-ci venait à peine de se terminer que survint l’épisode brutal et relativement localisé du 3 Octobre 1988, qui frappa l’opinion publique. En à peine une dizaine d’heures, il submergea la ville de Nîmes, faisant une douzaine de victimes et 7 Mds de Fr. de dégâts. Au pic de l’épisode, pratiquement 700 m3/s s’écoulaient à travers les rues de la ville… On en présentera quelques aspects, notamment une des premières animations radar en retour d’expérience.

Nos études se poursuivront dans les années 1990, tant en modélisation hydrologique qu’en étude et instrumentation des précipitations, analyse des extrêmes, etc...
A l’approche des années 2000, une nouvelle génération prendra le relais et lancera des programmes comme OHMCV, HYMEX, dont certains sont dans le prolongement direct des travaux antérieurs, et d’autres plus innovants, notamment en instrumentation.
Outre l’exposé, on présentera dans la salle quelques vieux documents papier et vidéo. Nous proposons donc aux collègues intéressés de comprendre en partie d’où nous venons…, (ce qui, on l’espère !, peut éventuellement aider à comprendre où nous allons… ?!)

Par Charles Obled, professeur émérite, Grenoble Institut National Polytechnique