Interpréter les témoins historiques, botaniques et géologiques pour aider à l’adaptation à de futures inondations

Les inondations et crues de rivières comptent parmi les catastrophes naturelles les plus destructrices, causant de nombreuses pertes en vies humaines, des dommages aux infrastructures et des difficultés économiques. Les sociétés sont actuellement de plus en plus menacées par de telles inondations, principalement en raison de l’exposition croissante des biens et des personnes dans les zones à risque, mais aussi parce que le changement climatique devrait modifier l’ampleur, la fréquence et la saisonnalité des inondations. Une évaluation précise de l’aléa inondation est donc cruciale pour le développement durable des sociétés. En l’absence de longues mesures hydrologiques, les traces d’événements passés recueillies sur le terrain offrent un aperçu unique des événements réellement extrêmes et de leur variabilité dans l’espace et dans le temps. Cette approche a été développée à partir de diverses archives historiques, botaniques et géologiques au cours des dernières décennies. Une vue d’ensemble de ces différentes archives fait l’objet de cet article, avec un accent particulier sur i) les mécanismes d’enregistrement des inondations passées pour chaque type d’archive, ii) le développement des approches méthodologiques et iii) le type d’informations que ces archives peuvent fournir. Ces études fournissent plusieurs centaines de séries de crues historiques et paléo dont l’analyse révèle une dominance notable des enregistrements en Europe. Après avoir décrit la diversité des informations sur les inondations fournies par cet ensemble de données, nous identifions comment ces enregistrements se sont améliorés et pourraient améliorer encore les évaluations des risques d’inondation et, par conséquent, les plans de gestion et d’atténuation des inondations.

Schéma résumant les principales caractéristiques des archives historiques et naturelles des inondations passées

Cet article de synthèse est le fruit du groupe de travail PAGES Floods qui regroupe une centaine de chercheurs du monde entier, qui tous s’attachent à documenter et analyser les crues passées. Les activités de ce groupe, dont est issue cet article, ont été lancé lors du « Cross-community workshop on past flood variability » qui a eu lieu à Grenoble du 27 au 30 juin 2016, et qui a bénéficié du soutien financier de PAGES, du Labex OSUG@2020 (Investissements d’avenir – ANR10 LABX56), de l’European Geosciences Union, de Grenoble-INP et de l’Université Grenoble Alpes.

Référence :
Wilhelm B., Ballesteros Canovas J.A., Macdonald N., Toonen W., Baker V., Barriendos M., Benito G., Brauer A., Corella Aznar J.P., Denniston R., Glaser R., Ionita M., Kahle M., Liu T., Luetscher M., Macklin M., Mudelsee M., Munoz S., Schulte L., St George S., Stoffel M., Wetter O. (2019) Interpreting historical, botanical, and geological evidence to aid preparations for future floods, WIRES Water, e1318

Lien vers le PAGES Floods Working Group :
http://pastglobalchanges.org/ini/wg/floods/intro

Lien vers le « Cross-community workshop on past flood variability » :
http://pastglobalchanges.org/ini/wg/floods/meetings/127-pages/1553-cross-community-workshop-on-past-flood-variability