En Antarctique, le vent sublime les flocons de neige.

La calotte de glace antarctique contient l’équivalent de près de 60 m de niveau global des mers. Elle est principalement alimentée par l’atmosphère : l’eau condensée dans les nuages tombe et s’accumule en surface. Toutes les précipitations n’atteignent pas toutefois le sol. Par des méthodes de télédétection radar et par la modélisation météorologique, le projet APRES3 (Antarctic Precipitation, Remote Sensing from Surface and Space, soutenu par l’ANR, l’IPEV, l’EPFL et le CNES) montre que ce serait jusqu’à 17 % des précipitations totales, plus de 30 % dans les régions périphériques, qui se ré-évaporent dans l’air près de la surface avant d’atteindre le sol. Pourquoi l’air en surface est-il si sec, alors qu’il repose sur de la glace ? L’une des raisons est que l’air refroidi en contact avec la glace s’écoule sur les pentes périphériques sous l’effet de son propre poids : ce sont les courants catabatiques. Au cours de cette « glissade » vers le bas, la température augmente par compression et l’humidité relative diminue plus vite que l’évaporation de la glace en surface ne peut compenser. Les précipitations constituent la principale source de masse de la calotte antarctique. Ignorer la ré-évaporation des précipitations dans l’atmosphère de surface peut conduire à largement surestimer cette source de masse, induisant de fortes erreurs dans les calculs de bilan de masse de la calotte et son évolution avec le climat, et finalement son impact sur le niveau global des mers.

Voir l’article sur le site de l’INSU

Contact IGE : christophe.genthon univ-grenoble-alpes.fr